Bonjour lectrices, lecteurs
Je suis Sylvie, adhérente et bénévole pour Terre de Liens depuis quelques mois déjà. J’ai connu Terre de Liens en mai 2021, grâce à Damien venu conseiller les Apprentis Nature, à Balgan, belle asso dont je fait partie. Depuis cette rencontre formidable, et après avoir visité une première ferme TDL en tant que cliente, de mois en mois, je me suis rapprochée doucement de la pratique active. Car, bien sûr, je vantais depuis longtemps, convaincue, l’action de TDL, de ses paysans/paysannes et de ses bénévoles. Mais il me tardait de chausser, non pas des bottes de 7 lieues, mais celles en caoutchouc, bien utiles pour arpenter les terres agricoles, et de m’engager différemment. Ça y est ! Avec le groupe de bénévoles Morbihan Est, j’ai visité la ferme du Petit Lannac’h, le 9 février dernier. Cette ferme, en portage par la SAFER, va être rachetée par la Foncière TDL ce qui va permettre à Florian de devenir locataire et d’investir autrement.
Comment vous parler en quelques lignes de Florian et de son projet, de vous donner envie de visiter sa ferme, de l’aider, de le soutenir ? Je ne sais pas si c’est un dénominateur commun aux paysans/paysannes de TDL mais ce qui m’a tout de suite frappée, c’est l’enthousiasme, la passion de Florian. Son professionnalisme aussi : il a longuement mûri son projet. Et il a choisi un créneau quasi confidentiel : l’élevage de porcs en plein air (1 ferme/100 sur paille, en conventionnel, et 1 ferme/1000 en bio !). Ses grands-parents étaient éleveurs de cochons et vaches et il prend encore conseil auprès de ses oncles, éleveurs, eux aussi…
Il a travaillé pendant 15 ans au piano de restaurants haut de gamme, auprès de chefs étoilés. C’est peu dire que la bonne chair, il connait, et que cette tranche de vie professionnelle est un atout supplémentaire pour la transformation de ses bêtes à la ferme (80% en produits frais, 20% en salaison). L’exploitation a vu le jour le 1er mai 2021. Les truies sont arrivées en septembre et les premiers porcelets sont nés en janvier 2022. Chaque truie donne naissance à 8 à 9 porcelets. Elles mangent 1 à 2 kg/ jour en gestation et 6 à 8kg/ jour en lactation. Un mélange de céréales produites par Florian, et réalisé par un intervenant extérieur une fois/mois. Pour compléter les apports nutritionnels nécessaire à ses animaux, Florian doit acheter 2% de protéine (soja français) en attendant de produire tournesol, colza, luzerne, et d’atteindre l’autonomie complète. La tribu fait aussi une cure de kefir 10 jours avant et 10 jours après le sevrage. Un cochon est abattu et transformé par semaine, en attendant le second, quand les capacités du séchoir le permettront.
Florian a fait sa reconversion par le milieu forestier. Les parcelles qu’il a choisies sont entourées de haies et il prévoit de planter 500 arbres dès le mois de mars : châtaigniers, chênes verts, bouleaux, noisetiers, frênes, pacaniers, noyers noirs, trembles… essences choisies en fonction des sols. Il plante pour les générations futures et pour nourrir ses bêtes.
Ses bêtes !… Il parle de ses 8 truies et de son verrat – des Duroc, une race rustique originaire des USA, à croissance lente, à chair persillée, goûteuse -, avec tendresse, amour et passion. Il nous explique que les mères protègent férocement leurs petits et qu’il doit faire attention dans les nurseries. Bien qu’il soit très admiratif de ce beau ténébreux au tablier blanc, je le soupçonne tout de même d’être un peu jaloux de Maousse, remarquable mastodonte basque de 350 kg qui est doux, patient et attentif lors de ses rencontres nuptiales champêtres. Maousse se plie aux désidératas de ses partenaires et sait attendre les moments opportuns et choisis de concert. En ce moment, ce sont Vick et Rita avec qui il joue à l’amour est dans le pré. Vous l’aurez compris, s’il ne néglige pas l’insémination artificielle, Florian a une nette préférence pour la saillie.
Nous avons aussi rencontré Croquette et 2 autres loulouttes (pour reprendre le mot de Florian) avec leurs petits, encore en crèche. Les porcelets ont un mois et demi… et pèsent déjà 10 kg ! Ils iront ensuite en « maternelle », c’est-à-dire sans leur mère mais encore dans un petit enclos protégé. Ils iront enfin dans les prés avec abris, le temps nécessaire à leur croissance avant d’être transformés en rôtis, saucisses, chipo, jarretons, ventrèche… Mais ce n’est pas tout ! Florian ayant investi dans un séchoir, il produit aussi coppa, lomo, soubressade, jambon cru et autres délices qui peuvent également être achetés à la ferme, les vendredis et samedis.
Bon appétit !